Des souris et des hommes
20h45. J'ai rendez-vous rue de Laborde avec deux models new-yorkais. Je leur propose d'aller dîner à
l'Esplanade. Derek, d'origine hawaïenne est immense; Hannah, moitié suédoise, moitié allemande, est douce, souriante et végétarienne. Végétarienne? Merde! Ils ont ce qu'il faut à
l'Esplanade? J'appelle. L'hôtesse d'accueil me demande de patienter. Elle reprend la ligne deux minutes plus tard pour me redire de patienter. Dix minutes plus tard, nous sommes sur l'esplanade des Invalides. Je patiente toujours. Nous cherchons une place. Je patiente toujours. Nous entrons dans le restaurant. Je patiente toujours mais mon interlocutrice est là devant moi une liasse de plans de tables à la main. Je lui tends mon Nokia en lui disant : "
C'est pour vous". Elle me regarde ahurie, pensant à une blague. Je lui demande si elle sait qui est au bout du fil. Elle me regarde de nouveau avec l'air de tester ma ressemblance avec Marcel Beliveau. Je lui dis : "
Au bout du fil c'est vous". Silence. "
Ca fait 15 minutes que vous me faites patienter". Elle se retourne, se précipite sur son téléphone posé sur un comptoir, écoute rapidement et raccroche. Et moi, impitoyable : "
Et en plus vous me raccrochez au nez."
Croyez-moi ou non j'ai du insister et presque menacer pour obtenir une table. Costes brothers soyez bénis.
23h15 Place du Palais Royal. J'appelle
M@nu. Je tombe sur sa messagerie. Je lui dis que j'ai oublié mes clefs à l intérieur de mon appartement et qu'il faut vite qu'il vienne chez moi me faire la courte échelle pour que je puisse rentrer par la fenêtre. Pourquoi ne me croit-on jamais?
23h30 Place du Palais Royal. Je me retourne et découvre le visage de Mr Z4. Il a de très beaux yeux d'une intelligence préoccupante, un blouson de voyou des beaux quartiers, une vraie allure. Nous parcourons les quelques mètres qui nous séparent de la terrasse du
Café Marly. J'accompagne son Dim Sum d'un verre de Chablis. Sous nos fauteuils, des petites souris courent. Costes brothers soyez maudits.
00h30 J'accompagne Mr Z4 au parking pour découvrir sa voiture éponyme. Elle est rare, belle et racée. Mr Z4 tente de m'impressionner par quelques accélérations de félin. Il décapote en un clin d'oeil, me dépose devant ma vieille lada et disparaît dans un sourire Gibbs et un crissement de pneus.