Gergiev - LSO - Prokofiev - Pleyel
Je stresse dans le hall de la salle Pleyel, car il n’est toujours pas là trois minutes avant le concert et n’a pas répondu à mes messages. Il arrive pourtant juste à l’heure, et nous nous installons derrière l’orchestre pour ce premier des deux concerts Prokofiev du London Symphony Orchestra. J’ai toujours l’impression d’assister à un miracle lorsque je vois Valery Gergiev entrer en scène tant son
agenda consultable en ligne est à proprement parler ahurissant. Le concert démarre par la symphonie classique de Prokofiev pour laquelle j’ai toujours eu une grande tendresse. Belle interprétation mettant parfaitement en évidence la qualité des pupitres. Suivait le Deuxième Concerto pour piano, que je découvrais, magnifiquement joué par Vladimir Feltsman. La difficulté du second mouvement est telle qu’à l’issue de celui-ci, le soliste se souffle sur les doigts en se tournant vers le public. Il a quand même la force de nous offrir en bis un prélude de Bach transcrit par Siloti. Mais, après le Sixième Symphonie, le clou de ce concert était le bis, que je n’oublierai sans doute jamais. Il s’agissait de la
Mort de Tybald, dirigé au couteau par un Gergiev enflammé et un orchestre prenant des risques absolus et jouant comme un seul homme. Ces cinq minutes de bonheur parfait font partie des grands moments de la vie.