Borispol au petit jour
Le réveil a sonné à 3h30. J’ai pris ma douche, j’ai rangé rapidement mes affaires et je suis descendu, le taxi m’attendait à 3h50 précises. Il a roulé à vive allure en direction de l’aéroport. Il parlait à voix basse dans le micro avec la fille qui gère les taxis, comme s’il mijotait un truc louche. A peine avais-je quitté le taxi que je me suis rendu compte que j’avais oublié mes clefs sur le lit. Il était 4h15, quatre vingt dix minutes avant le vol pour Athènes, je n’avais plus le temps de retourner au centre de Kiev, j’ai appelé mon collègue qui dormait pour qu’il saute dans un taxi et qu’il tente de m’apporter le trousseau de clef avant l’heure limite d’embarquement. J’ai enregistré puis je suis sorti devant l’aéroport alors que le ciel prenait un couleur violette de plus en plus pâle. Des annonces sur haut parleur rythmaient mon attente. La voix au fort accent ukrainien annonçait en anglais, en russe et parfois en français, la fin des enregistrements, le début et la fin des embarquements pour les vols du matin : Paris, Amsterdam, Moscou, Patras, et le mien, Athènes. Slava est arrivé à 5h20. J’ai pris mes clefs, j’ai passé rapidement le contrôle des bagages à main, j’ai sauté toutes la file de contrôle des passeports alors qu’on faisait le dernier appel pour Athènes et j’ai embarqué.
Le Boeing 737 est presque vide alors que je tape ces lignes. Quelques familles ukrainiennes qui partent en vacances en Grèce, des grecs qui rentrent chez eux, un Pope à la longue barbe et aux oreilles très poilues, et moi. Et sur la tablette, à côté de mon ordinateur, un magnifique sac à vomi collector de la Compagnie
Aerosvit.