The Submarine
Evgeni me rejoint à mon hôtel où nous dînons ensemble. Nous passons dans ma chambre pour une étreinte un peu plus banale que la précédente puis nous repartons pour tester une boîte de nuit. Connaissant Dubai, je m’attends au pire, mais j’ai envie d’essayer. La soirée se déroule au
Submarine, une boîte à laquelle on accède par un parking souterrain. C’est la dernière soirée dans l’endroit, frappé d’interdiction puisque parait-il, deux personnes de même sexe ont osé s’y embrasser récemment. Evgeni et moi arrivons et le garde chiourme nous explique que nous ne pouvons entrer car l’accès est réservé aux couples mixtes. Des mecs rentrent pourtant sous nos yeux mais ceux-ci sont sur la liste nous dit-on. Nous patientons, insistons, mais rien n’y fait, impossible d’entrer. Soudain, deux jeunes femmes –plutôt jolies- arrivent. Nous leur demandons si elles veulent bien nous servir de chaperon et amusées, elles acceptent aussitôt. Le videur nous accepte sans problème car les apparences sont sauves. A l’intérieur une déco de sous marin, un petit dance floor, une atmosphère de morne ennui. On boit un verre, on reparle un peu à nos chaperons, on danse un peu et on rentre en taxi.
On peut aussi attendre 45 minutes que, de guerre lasse, le garde-chiourme finisse par vous laisser entrer, comme le Pacha il y a deux mois...
On peut aussi y entrer directement par le hall de l'hôtel.
On peut aussi y voir les poissons nager, les tentacules s'allonger, et les pêcheurs harponner.
La fermeture de Submarine est un serpent de mer, en fait, il y a tous les ans une boîte de Dubai qui fait office de boîte gay un moment, puis est remplacée par une autre. Celle-ci n'est ni pire, ni meilleure. A l'intérieur, ballet de jeunes splendeurs locales, libanaises, palestiniennes, égyptiennes, iraniennes et indiennes en T shirts trop moulants, jeu du chat et de la souris avec les videurs blacks qui guettent l'étreinte qui dure deux secondes de trop, le bras serré trop fort, la main baladeuse qui effleure une braguette de designer jean, l'occasion inespérée de voir tout Manjam en live et de parler avec cette photo de torse avec laquelle on chatte depuis six semaines, la mauvaise techno et l'alcool, le qui-m'aimera-ce-soir, la bière et la vodka-redbull qui se mêlent dans le sang de la ville, et ces garçons qu'on retrouvera dans une heure, quand la boîte sera fermée, au bout de la jetée de la plage publique, sous le regard lubrique des Pattans épuisés, ou à Deira devant le Sheraton.
Sakakini Pacha -
email| 12.07.08 @ 11:09 >