Un homme accidentel
Cher Philippe, j’avais acheté votre livre lors de sa sortie en janvier et, je ne sais pourquoi, je ne l’avais pas encore lu. Je l’ai emporté dans mes bagages lors de mon récent séjour aux Etats-Unis et il a duré le temps exact du vol entre Chicago et New York. Il est rare qu’un livre me fasse pleurer mais vous y avez fort bien réussi. Lorsque je me demande la raison de cette émotion, je me dis dans un premier temps qu’elle est anormale, qu’il ne s’agit que d’un mélo comme un autre, d’une passion qui finit mal comme tant d’histoires d’amour.
Et puis je comprends que cette émotion est due avant tout à votre talent d’écrivain, à votre façon unique de raconter les ravages de la passion, ses bonheurs, ses ivresses et les drames qu’elle engendre.
Toutefois, il y a je pense d’autres aspects de vos livres qui me touchent particulièrement et que j’ai aimés, tant dans le
Garçon d’Italie que dans ce dernier livre. Il s’agit d’un thème récurrent à votre œuvre et qui se résume en quelques questions : Peut-on aimer les hommes et les femmes ? Comment arrive-t-on à découvrir son identité sexuelle et à savoir qui on aime vraiment ? La passion et le mensonge sont-ils compatibles ?
Vous racontez les passions entre les hommes sur un ton qui est à la fois celui de la banalité –c’est une passion qui peut naître comme n’importe qu’elle autre- mais aussi le ton de la fulgurance et de la violence des grands amours mythiques.
C’est sans doute pour cela que j’ai tant aimé ces deux livres, et sans doute aussi parce que j’y retrouve une part de ma vie, de mon passé et de mon futur, comme je l’imagine votre propre expérience a nécessairement inspiré ces récits.
Je voulais donc tout simplement vous remercier, pour ces moments intenses que vous m’avez donnés, mais aussi ces moments d’introspection. Je vous souhaite encore de très nombreux succès et de nous donner beaucoup de bonheur comme vous avez déjà su le faire.
Curieuse coïncidence: c'est à cause de la petite musique du "Garçon d'Italie" que j'ai commencé à te fréquenter virtuellement, il y a quelques années. Qui google Perry Blake et Broken Statue tombe aussi sur V.-le-gvgvsse-mahlérien et OCS... Bref, ce serait nettement moins chouette sans toi!
mutus liber | 20.05.08 @ 18:35 >