La Huitième de Mahler à Carnegie Hall
C'est une très grande Huitième qu'a dirigé aujourd'hui Christoph Eschenbach à la tête de son orchestre de Philadelphie, orchestre que j'entendais pour la première fois en concert et dont le niveau m'a très favorablement impressionné. La grande difficulté de l'interprétation de la Huitième consiste à obtenir quelque chose de cette orgie sonore, de faire en sorte qu'il subsiste quelque chose de ce métal en fusion aux lignes sonores complexes. C'est probablement la première fois que j'entendais tout ou presque, grâce à une remarquable clarté de direction d'Eschenbach. Les solistes, en particulier féminins étaient les plus éblouissants qu'il m'ait été donné d'entendre et elles méritent d'être toutes citées : Christine Brewer (exceptionnelle), Michaela Kaune, Marisol Montalvo, Stephanie Blythe et Charlotte Hellekant. Côté hommes, aux côtés de Franco Pomponi, un peu en retrait et de James Morris, se tenait Vinson Cole, que j'entendais pour la première fois et qui m'a rappelé avec émotion les dernières années Karajan, et qui a maintenant les cheveux blancs.
Seul petit regret à cette soirée les choeurs d'enfants qui, encore une fois, n'étaient pas assez fournis pour qu'on puisse les entendre distinctement.