Marek
J’ai souvent proposé le voyage d’Amsterdam à des garçons rencontrés la veille. Cela m’a conduit parfois à des échecs retentissants et inoubliables mais aussi à des moments inattendus, intenses et fous, merveilleux et inoubliables eux aussi. Lorsque je suis allé chercher Marek en bas de la tour gigantesque où il habite près de La Défense, je n’imaginais pas que le périple se terminerait encore une fois là bas. Il a voulu acheter des cigarettes place Clichy, puis nous sommes allés chez moi, nous avons bu du champagne et nous avons fait du feu dans la cheminée. Nous avons parlé devant les flammes nous avons fumé des joints, je lui ai dit la phrase de slovaque que j’avais apprise avec un autre Marek dans une
folle nuit de Bratislava, nous avons écouté le vingt troisième concerto de Mozart, Shazz,
The bird and the bee. Il a voulu écouter
Erotica de Madonna et il m’a demandé si je voulais lui faire l’amour. J’ai acquiescé et il s’est aussitôt installé nu dans l’un de mes deux fauteuils en cuir, en me regardant fixement de ses immenses yeux bleus. Après quelques efforts de l’un et de l’autre, nous avons estimé que le lit serait plus confortable et nous sommes allés dans la chambre où nous sommes restés pendant un
Erotica complet.
C’est là que je lui ai demandé s’il aimerait partir à Amsterdam. J’étais sûr qu’il refuserait, je savais que quelqu’un l’attendait, mais à ma grande surprise il a trouvé l’idée merveilleuse et a souhaité la mettre immédiatement à exécution. Pour ma part, j’aurais préféré dormir une heure ou deux avant de partir, mais il a souhaité que nous nous mettions en route sur le champ, sans même qu’il ne passe chez lui prendre quelques affaires.
Marek a dormi presque tout au long du voyage et j’ai quand même eu besoin de dormir un quart d’heure sur une aire d’autoroute en Belgique, mais à onze heures comme prévu nous entrions dans Amsterdam en écoutant
The bird and the bee.