La Traviata à l'Opéra de Kiev
Après les opéras de Budapest et de Prague, c'est encore à un voyage dans le temps auquel je me suis livré ce soir. Le bâtiment de l'opéra est assez beau. Détruit par un incendie en 1896, moins de trente ans après sa construction, il a été rebâti au début du XXème siècle et récemment restauré. Les affiches annoncent Отелло, Травіата, Тоска, Кармен. Le décorum des vestiaires, des toilettes, des bars d'entracte est très amusant. L'assistance est assez âgée, plutôt clairsemée. Le prix des meilleures places est à cent Hryvnia, soit moins de quinze euros.
L'orchestre, un rien bourrin attaque le beau prélude et le rideau rouge s'ouvre sur un décor classique et gentiment kitsch. Rien ne choquera le public ce soir. Les voix sont assez moyennes, mais quelle ville française pourrait aujourd'hui monter une
Traviata avec une troupe locale? Les actes se succèdent, sur-titrés en ukrainien. Je reconnais parfois une Віолетта qui s'affiche. Trois entractes où j'ai goûté un assez médiocre
Sekt local. Le public applaudit mollement et tout le monde rentre à la maison sous les flocons de neige qui tombent en abondance.