Soirée surprise
Hier soir, j'avais promis à N. une soirée surprise. Il y avait le plan A et le plan B car N. sortait d'une réunion vers huit heures dans le septième arrondissement et le plan A prévoyait un concert à huit heures au Théâtre des Champs-Elysées.
Vers 7h45, je suis à la FNAC des Champs Elysées et N. m'appelle depuis les Invalides d'où il sort juste de la réunion. C'est donc en quinze minutes que je suis passé le chercher, que nous sommes allés au théâtre, que nous avons laissé la voiture sous la garde peu efficace de
Madame Lavache, que nous avons acheté deux billets et que nous nous sommes mollement enfoncés dans nos fauteuils du premier rang, devant l'Orchestre National de France.
Kurt Masur entre en scène. Comme à son habitude il dirige sans baguette en se dandinant comme un gros nounours. Sa main gauche est souvent fébrile, pour indiquer les vibratos des violons et il lance parfois un clin d'oeil aux pupitres pour donner les départs. La symphonie écossaise de Mendelssohn est avalée à un train d'enfer qui convient bien aux trois premiers mouvements. Je suis déçu de ne pas retrouver la plénitude du beau thème final auquel un rythme plus ample aurait mieux convenu.
Fin du concert, le plan A se poursuit dans un restaurant que j'aime. Nous avons beaucoup parlé. Le Vouvray pétillant me monte un peu à la tête. Je regarde les beaux yeux bleus de N. et je me rappelle cette citation de August von Platen :
"Wer die Schönheit angeschaut mit Augen,
ist dem Tode schon anheim gegeben."