Le concert de l'orchestre de la Radio Bavaroise au Théâtre des Champs Elysées
J'ai une affection particulière pour l'orchestre de la Radio Bavaroise car c'est probablement dans son interprétation que j'ai entendu au disque mes premières notes de Mahler. J'avais acheté un double album
33 tours comprenant les
Première et
Quatrième symphonies dirigées par Rafael Kubelik. Sur la couverture, il y avait un portrait en noir et blanc de Mahler et des détails de tableaux de Klimt.
Ce soir c'était donc la première fois que j'entendais en concert cette belle formation. Le concert démarrait par une symphonie
Londres d'une très grande clarté, élégante et passionnante de bout en bout, dirigée par un Mariss Jansons particulièrement inspiré, entraînant avec fougue un orchestre très à l'écoute. Dans le
Menuet, emmené avec entrain, le chef a même lancé involontairement sa baguette qui est retombée derrière lui sur la scène, dans un petit bruit de bois que l'on entendra certainement lors de la diffusion sur
France Musique le 25 octobre.
Pour la deuxième partie, l'orchestre s'est considérablement renforcé et les contrebasses sont passées de la gauche à la droite. L'idée de confronter la symphonie
Londres et la
Septième de Bruckner est intéressante car au delà de la grande différence de style, on retrouve chez les deux compositeurs un goût pour les reprises, mais aussi pour les surprises et en particulier pour les silences subits qui interrompent magiquement le discours. Les cuivres de l'orchestre de la Radio Bavaroise sont impressionnants de justesse et ont contribué à la très grande beauté de ce concert.
Une fois n'est pas coutûme, un remerciement tout particulier au public de cette soirée, incroyablement attentif, silencieux, recueilli, respectueux de l'oeuvre. Les silences écrasants qui s'imposaient à la fin de chaque mouvement sont parmi les plus inspirés qu'ils m'aient été donné d'entendre.