La Staatskapelle de Dresde au Théâtre des Champs Elysées
Alors qu'à plusieurs reprises déjà un garde chiourme était venu aboyer que le concert commencerait à vingt heures précises et que les retardataires n'auraient pas accès à la salle, Antoine est arrivé vers 19h57. Nous avons eu peu le temps de faire connaissance pour cette première rencontre et nous sommes vite allés nous installer au deuxième balcon, hélas de côté.
Mi bémol majeur,
puissance et majesté. Est-ce la salle, est-ce le chef, l'orchestre de la Staaskapelle sonnait moins bien qu'au
Semper Oper et Fabio Luisi a eu tendance à accentuer le côté militaire des premiers et troisième mouvements. Il reste cependant un sublime mouvement médian en apesanteur, hélas troublé par l'abominable sonnerie de téléphone d'un non moins abominable spectateur. Hélène Grimaud s'est fort bien tirée de cet
Empereur, jouant de façon très masculine alors qu'on lui reproche habituellement (et stupidement) un son un peu faible. En deuxième partie l'orchestre qui s'est bien sûr renforcé pour son répertoire de prédilection, nous offre un magnifique
Heldenleben, puis en bis une très belle ouverture d'
Oberon.
Je quitte le théâtre avec Antoine. Nous allons dîner cher
Berlotti. Au menu, en plus de deux risottos et d'un
Montepulciano, Mozart, Mahler, Vienne, Berlin, Otto Wagner, Grinzing, Anna Netrebko,
das Himmlisches Leben, Karajan, Edita Gruberova, Sinopoli, le
Staatsoper et le
Volksoper et d'autres oiseaux aux envols musicaux.
Vers une heure, je ramène Antoine chez lui, et j'arrive enfin chez moi. Vingt trois heures plus tôt, je m'éveillais à Moscou pour ce qui allait être une longue journée.