Tempête dans les baignoires
J'ai acheté le CD du
Concert du Nouvel An 2003 qui, c'est devenu une tradition, est disponible, deux semaines après l'événement. Il était dirigé cette année pour la deuxième fois par Nikolaus Harnoncourt qui est devenu l'Apôtre de la tradition après avoir longtemps été le pape des baroqueux maudissant la romantisation des orchestres et le star system.
Ce qui m'a beaucoup amusé dans le concert de cette année, c'est le faux départ des applaudissements dans
l'Invitation à la Valse de Weber. Il est vrai que l'oeuvre s'achève par une fausse fin, que le public a bruyamment applaudie, puis par une reprise de l'introduction, qui est la vraie conclusion symétrique de l'oeuvre. Voilà qui convainct définitivement que les wagons d'auditeurs japonais prêts à payer 530 € la place sont plus présents pour se montrer en mondovision que pour écouter le programme. Le concert étant donné trois fois, pourquoi avoir choisi cette version plutôt que l'une des deux autres?
Cet incident m'en a rappelé quelques autres : lors du dernier concert parisien de Karajan au Théâtre des Champs Elysées en 1988, une oie snob s'était sentie obligée de crier dans le silence religieux de la fin du deuxième mouvement de la
Première Symphonie de Brahms : "
Merci Monsieur von Karajaaaaaaan" ce qui lui avait valu un regard d'acier du Maître.
Quelques années plus tôt, au Chatelet cette fois, le public avait tendance à applaudir après chacun des Lieder de Mahler chantés par Christa Ludwig, et non pas à la fin de chaque cycle comme c'est l'usage. Un spectateur d'orchestre avait hurlé : "
Vos gueules les ploucs" qui m'avait fait hurler de rire.
La musique est devenue un produit comme un autre et je regrette le temps où les piccinistes se battaient contre les glückistes à Paris tandis que les brahmsiens fustigeaient les wagneriens à Vienne.
si je réponds sérieusement à la question, les mahleriens n'ont réellement existé qu'après la deuxième guerre mondiale et il était déjà trop tard pour détester qui que ce soit. avant celà, ils n'étaient qu'une secte. j'aimerais évoquer la rivalité entre mahler et richard strauss, ou les tee shirts de dérision "mahler's fan" qu'on trouvait dans les universités américaines dans les années 50, mais j'ai peur de raser.
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