Mes lits
Dans son
Ravel, Jean Echenoz imagine le compositeur en proie à des insomnies, et qui, la nuit, compte tous les lits ou il a dormi. L'exercice m'a amusé et je l'ai tenté. J'en ai retrouvé cinq, en éliminant bien sûr les lits de passage, chez des amis et ceux des hôtels.
J'ai bien sur eu un lit de bébé, mais je n'en ai aucun souvenir.
Je me souviens parfaitement de mon lit d'enfant, identique à ceux de mes frère et soeurs.
A l'occasion d'un déménagement, j'ai eu un lit avec un sommier recouvert de cuir noir, que j'ai gardé fort longtemps et qui m'a suivi à Paris dans mes logements d'étudiant. Un jour, alors que je déménageais sur le toît de ma voiture, mal attaché, il s'est envolé, et dans le rétroviseur, je l'ai vu s'élever dans les airs près de la porte Dauphine. Par chance, à cette heure matinale, il n'est retombé sur personne.
Mon premier lit deux places était immense. J'ai souvenir de l'avoir déménagé alors qu'il n'était pas encore le mien, et de l'avoir suivi, alors qu'il était sur le toît d'une Renault 5 Orange. Il avait eu une vie agitée, son propriétaire précédent étant assez porté sur le sexe. Il est resté mon lit jusqu'à il y a peu, me suivant dans mes six derniers logements. Il était un peu défoncé et est probablement à l'origine de mon lumbago d'il y a trois ans.
Et puis il y a l'actuel, au matelas très dur, dont je suis sorti les premiers jours avec un terrible mal au dos, mais qui me convient aujourd'hui fort bien...
Pour s'endormir, il aurait suffi à Ravel de lire le Ravel de Jean Echenoz
Philippe[s] | 20.05.07 @ 09:53 >