Mahler Zyklus V - Cinquième Symphonie et Rückert Lieder - Daniel Barenboim/Thomas Quasthoff
Il est fascinant de comparer Pierre Boulez et Daniel Barenboim. Au risque de devenir schizophréniques, les musiciens doivent changer de place tous les jours, Boulez plaçant l'orchestre traditionnellement (violons I et II, violoncelles, altos contrebasses) et Barenboim optant pour le positionnement à la russe, avec les contrebasses à gauche. Boulez dirige évidemment sans baguette, d'une battue précise mais sans fioritures, avec la partition sous les yeux et il se tient debout pendant toutes les répétitions malgré ses 82 ans. Barenboim dirige de mémoire et avec baguette, dans un show très démonstratif depuis son passage à Chicago et, souffrant visiblement du dos, il se tient assis pendant toutres les répétitions en haut d'une haute chaise elle même posée sur une haute estrade. De là haut, il domine le monde. Quant aux méthodes de répétitions, elles sont elles aussi fort différentes. Pierre Boulez dirige chaque mouvement en entier et revient sur quelques détails qu'il fait reprendre avec peu de commentaires. Daniel Barenboim, du haut de son perchoir, commence par une longue introduction sur l'oeuvre, puis fait travailler uniquement des petits passages problématiques à ses yeux. Il s'agissait d'une oeuvre bien sûr déjà travaillée avec l'orchestre. Mais le point fort de Barenboim c'est de savoir exactement ce qu'il veut, et de savoir aussi comment l'obtenir. Il a une complicité évidente avec ses musiciens et se moque parfois gentiment d'eux, par exemple en sifflant le passage de la deuxième trompette lorsque celui-ci a oublié de jouer.
Après la répétition de la
Cinquième, Thomas Quasthoff arrive sur scène pour répéter les
Rückert Lieder. Il a lui aussi une haute estrade avec un escalier, et une chaise à pied coupés qui rend celle de Barenboim un peu ridicule. Entre Barenboim et Quasthoff, c'est l'entente évidente et le résultat est immédiatement exceptionnel. Au cours de cette répétition, je réalise le bonheur inouï d'avoir Thomas Quasthoff en train de chanter cinq mètres devant moi ce répertoire exceptionnel. Et lorsque la répétition s'achève avec
Ich bin der Welt, j'ai les larmes aux yeux.
Le soir, le concert reflète la répétition du matin avec une
Cinquième belle comme une photo sur papier glacé, mais dans une conception totalement étrangère à Mahler, et des
Rückert d'anthologie.
Je fais signer mon programme par Barenboim et j'arrive à l'émouvoir en lui rappellant l'avoir déjà entendu diriger l'
Adagietto salle Pleyel, le jour de la mort d'Artur Rubinstein, voila vingt cinq ans. Il m'a également dit son envie de diriger la
Quatrième.
Je n ai pas qssiste aux repetitions (salete de clavier QWERTZ...).
Mais je suis tout a fait d´accord. Les Rückert etaient splendides. C´est Quasthoff qui entrainait l´orchestre.
La Cinquieme etait tres travaillee.
zug | 08.04.07 @ 09:57 >
la citation est tronquée... ce que je veux dire c'est que boulez, en ne reprenant presque aucune phrase, laisse plus l'impression de se contenter de ce qu'il a obtenu par sa battue précise. barenboim, lui se bat contre l'orchestre pour obtenir des effets nouveaux...
gvgvsse -
email| 11.04.07 @ 14:23 >