Francesco Tristano Schlimé - Murcof suivi de The Knife
Je ne savais pas grand chose du contenu de ce concert, j'y allais juste pour entendre
Francesco Tristano Schlimé en improvisation, genre qui ne représentait qu'une faible partie des quatre de ses concerts auxquels j'ai assisté cette année. C'est en arrivant que j'ai découvert qu'il n'était que la première partie et que le public, lui n'était là que pour entendre la seconde,
The Knife. C'est ce face à face qui a créé l'insurmontable contradiction de cette soirée.
Sur la scène, à gauche un grand Steinway de concert, à droite un petit bureau tourné vers le public avec juste un
vaio posé dessus.
Murcof entre en scène. Il est mexicain mais a l'allure d'un taliban concentré sur sa tâche. Il démarre par des sons planants dans des fréquences graves. Les vagues semblent toujours les mêmes et pourtant elles changent imperceptiblement.
Francesco entre discrètement en scène, dans l'ombre. Le concert, une petite heure, consiste à capter le son du piano, à le transformer et à le rediffuser, en direct ou en différé, un peu commme pour le
Mantra de Stockhausen. Le piano est minimaliste, des phrases souvent très courtes, à la Philip Glass, répétées et variées à l'infini. De temps à autres, Francesco abandonne le clavier pour frapper gratter ou triturer directement les cordes du piano comme il le fit dans sa composition
Barcelona trista. A un moment, il me semble reconnaitre la si belle mélodie obstinée du finale du quintette de Schnittke. J'ai beaucoup de mal à avoir un avis sur ce concert en raison de l'attitude infecte d'une partie de public qui, venu pour
The knife a tranquillement discuté tout au long de la première partie et ce brouhaha permanent rendait impossible la concentration nécessaire à ce que l'on essayait d'entendre. Je ne sais ce que les deux artistes ont pensé de leur public. Pour ma part j'ai eu honte de me mêler à ce ramassis d'abrutis intolérants.
The Knife donc, la
coqueluche des noctambules qui se veulent branchés. La recette est simple. On prend des ritournelles à la Chantal Goya que l'on assomme d'une sauce electro faite de basses bien fortes qui font vibrer le bide. On se déguise en spiderman d'opérette, ca fait genre. On balance des images niaises en noir et blanc sur un écran au fond et sur une toile transparente devant. On ne joue même pas en live, autant passer le disque et on mime des musiciens de cirque frappant des tambours imaginaires ou chantant dans des microphones probablement débranchés. Et ça marche. Tous ces crétins se dandinent au son de la soupe grasse et du beat agressif. J'espère qu'ils font ça souvent. Le nombre de décibels accumulés devrait les rendre sourds dans un avenir proche, à moins qu'ils ne le soient déjà, ce qui expliquerait leur goût pour le mime...
Tiens, nous étions de nouveau au même endroit à la même heure...
Non seulement le brouhaha du public était intolérable mais plus encore, peut-être, l'ambiance enfumée m'a gâché la soirée et fait quitter les lieux prématurément.
Ben -
email| 14.10.06 @ 12:44 >