Retour à Pleyel II
Retour à Pleyel ce soir pour le récital de Roberto Alagna accompagné par Jeff Cohen.
Gustav Mahler a souvent expliqué qu'il choisissait de mettre en musique des textes présentant des faiblesses ou de simples poèmes populaires. Il pensait en effet que la musique ne pouvait rien apporter ou presque à un poème parfait. David et Frederico Alagna aurait probablement du se rappeler ceci avant de songer à transformer en mélodies un groupe de poèmes français que l'on croirait tous tirés du
Lagarde et Michard, entre autres
Chanson d'Automne,
Il pleure dans mon coeur,
Demain dès l'aube ou
l'Automne de Lamartine que je me souviens avoir commenté lors de mon bac blanc de français. Les mélodies ressemblent un peu à du Reynaldo Hahn, cent ans après Reynaldo Hahn qui était déjà lui même un rien anachronique. Il reste la voix sublime d'Alagna dont on se demande s'il peut vraiment aimer ce qu'il nous propose.
Fort heureusement, il y a une seconde partie ou Alagna, magnifiquement accompagné par un Jeff Cohen plein d'humour, nous emmène de Scarlatti à Tosti en passant par Stradella. Moments de bonheur offerts par un artiste à l'apogée de sa carrière et qui aime tellement être en scène qu'il communique sa joie au public, saluant avec extraversion, sans oublier les spectateurs placés derrière l'orchestre et qui l'entendront essentiellement de dos.
Le concert s'achève par une
standing ovation largement méritée.