L'ombre de ton chien
J'ai toujours été frappé par un passage de "
Ne me quitte pas" de Brel :
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre,
L'ombre de ta main,
L'ombre de ton chien.
Il est effrayant de souhaiter devenir l'ombre du chien de quelqu'un. Et pourtant quand on aime vraiment, on est prêt à tout pour se trouver près de l'être aimé. Et si celui-ci ne vous aime plus, on en est réduit à supplier cette présence, précisément comme le chien qui est prêt à tout pour avoir sa pâtée.
Le plus amusant, c'est que cette mendicité provoque l'effet inverse de ce qui est souhaité, tant il est désagréable d'être importuné par quelqu'un qu'on aime pas, ou qu'on aime plus.
Courteline a magnifiquement résumé cette relation : "
Il est évidemment bien dur de ne plus être aimé quand on aime, mais cela n'est pas comparable à l'être encore quand on aime plus." Comme quoi il y a toujours plus à plaindre que soi.