Mozart par Fazil Say et l'orchestre Philharmonique d'Israel
En arrivant à l'auditorium Mann de Tel Aviv, je me suis rendu au guichet, on m'a demandé mon nom, et on m'a remis une enveloppe avec mes places. Sur l'enveloppe était inscrit mon nom en hébreu. La salle de concert est dans un triste état. Elle aurait besoin d'un ravalement urgent, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il y a en fait un débat en Israel, certains voulant la détruire et en reconstruire une neuve, d'autres, attachés à ses cinquante ans d'histoire préférant le ravalement. Je me souviens notamment de l'image incroyable d'Isaar Stern, pendant la guerre du golfe, jouant dans cette salle pendant une alerte aux SCUD's irakiens, devant des spectateurs qui avaient tous revêtu leur masque à gaz.
La salle est un grand amphithéâtre de bois de 2700 places à l'acoustique très sèche. Les concertos de Mozart, joués ce soir par l'orchestre Philharmonique d'Israel en effectif réduit, ont un peu de mal à emplir tout le volume sonore. Fazyl Say se tire fort bien de ses trois concertos, Le Douzième un peu répétitif, et les célébrissimes 21 et 23. Son jeu est extrêmement délié, chantant, mettant parfois en valeur des détails amusants. Il joue ses propres cadences dans le 12 et le 21, avan de revenir à celles de Mozart dans le 23. Il a un côté un peu cabot lorsque sa main droite joue seule et que la gauche lance des arabesques inspirées en l'air, faisant presque concurrence à la baguette de Howard Griffiths. L'assistance est étonnante, captivée et silencieuse pendant la musique, dissipée et bavarde entre les mouvements. En bis, Fazil Say nous gratifie de la Marche Turque, choix qui fait éclater de rire la salle. Puis une improvisation délicate sur les thèmes des mouvements lents des concertos 21 et 23.
Il est question de Mozart ce jour... Et comment revins-je ?
Grâe au hasard, qui me fit découvrir le 15705ème jour !