Le marquis et les envahisseurs
Hier matin, j'ai été envahi par une horde de peintres conduits par leur chef bougonneux, dès huit heures (soit sept heures à l'heure d'avant hier). Ils ont pour mission, s'ils l'acceptent, de repeindre mon hall d'entrée et la cuisine. Le chef, qui porte le nom d'un titre de noblesse bas de gamme, a jeté un regard consterné sur les lieux : "
C'est vraiment mort ce truc" a-t-il dit en contemplant une porte. "
C'est de la merde là haut" a-t-il lancé en fixant le plafond. J'ai préféré fuir sans combattre, leur retirant ainsi tout honneur, puisqu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
De retour chez moi, j'ai constaté avec stupeur, qu'ils avaient supprimé le cable noos, bien à ras, dès son arrivée dans mon appartement et jusqu'à son passage dans mon bureau. Me voilà reparti chez
Monsieur Monop' qui a la gentillesse de ne fermer qu'à 21 heures et de vendre des prises coaxiales.
Aussi, ce matin, par l'effet conjugué de Valéry Giscard d'Estaing qui inventa jadis l'heure d'été calée sur l'Europe centrale et celui de Jacqueline B. qui inonda mon appartement au début de cette année, me voilà réduit à être chassé de chez moi et à me retrouver au bureau au milieu de la nuit pour vous narrer mes petites contrariétés.