Bali c'est fini
On se pose rarement la question de savoir pourquoi on aime ses lieux de prédilection. On les aime, on s'y sent bien et puis c'est tout. La semaine dernière, en nageant dans la piscine de l'
Alila d'Ubud, je me disais que j'aime aussi Bali en raison de sa capacité à repousser les limites de l'émerveillement. J'ai beau en être à mon quatrième séjour là bas, il ne se passe pas de jour sans y être étonné, enchanté : une fleur inhabituelle, un bébé lézard qui me tombe sur l'épaule, un serpent qui s'enfuit, les rizières en escalier, la gentillesse d'une balinaise peintre, une forêt de bananiers, une offrande qui se consume devant un temple, une flûte lointaine, une mouche énorme, un fruit inconnu, un gecko qui pousse son cri, une cérémonie le soir devant la mer... Il faudrait être aveugle pour ne pas s'emerveiller de tout celà.
Je pensais aussi à mon grand-père Louis qui avait gardé son émerveillement d'enfant et que je m'étais étonné de voir pleurer un jour en entendant pour la première fois le mouvement lent du
Deuxième Concerto de Chopin. Il était un sage. Il avait sa clef du bonheur. J'aurais tant aimé l'emmener là bas...