La rue des luthiers
Je découvre peu à peu mon nouveau quartier. A deux immeubles du mien, sur le même trottoir, se trouvait le Conservatoire National de Paris qui a déménagé à la Villette, l'immeuble étant occupé maintenant par un Conservatoire Régional. Le quartier reste marqué par la musique puisque presque tous les luthiers parisiens se trouvent là. J'adore passer devant leurs vitrines, particulièrement pour les instruments à cordes, certains travaillant presque de façon visible depuis la rue. L'un d'entre eux a une minuscule échope dans laquelle sont entreposées en permanence une quinzaine de contrebasses.
Lorsque je passe au pied du conservatoire, il n'est pas rare que diverses mélopées en provenance de plusieurs ateliers de répétition atteignent mon oreille en se mélangeant en une belle cacophonie. Il y a aussi énormément d'étudiants qui se baladent avec leur instrument en bandouillère. Leur look branché détonne avec le côté forcément classique que confère un cor ou un violoncelle. Je me prends à rêver que la population entière joue d'un instrument, que la musique soit une activité aussi naturelle que manger ou respirer. On ne peut plus être agressif lorsque l'on a en tête la
Sonate Arpegionne de Schubert ou les
Danseuses de Delphes de Debussy.