Ce soir, je redoublais
J'avais vraiment envie de renouveller l'expérience. Michael, quant à lui, estimait que ça nous occuperait. On s'est donc donné rendez vous à La Défense en fin d'après midi. Direction Blois. Après avoir eu un peu de mal à se repérer dans la ville, nous arrivons juste à l'heure pour le début du concert. Comme il y a des places libres au premier rang, nous les occupons. La salle est plus grande qu'à Montargis, un beau
Bechstein de concert remplace avantageusement le quart de queue un peu minable de la semaine passée.
Le rituel reprend : Frescobaldi et Berio enchainés, avec encore plus de violence dans les contrastes. Busoni qui me semble décidément plus moderne que romantique dans sa
Sonatine. Berio de nouveau, agité et félin. Un étrange bruit d'eau, peut-être la pluie qui s'écoule d'une gouttière donne une atmosphère bizarre à tous les passages calmes.
Puis c'est le finale en forme de tryptique Scarlatti-Francesconi-Schlimé. L'improvisation me semble encore plus exceptionnelle que la première fois avec des sons de percussions qui reprennent la fin de
Mambo, des passages centraux avec des motifs aigus agressifs et d'autres jazzy et entêtants et un final qui s'évanouit dans la poésie.
C'est trop sexuel comme musique, me dit Michael en sortant. De fait c'est une expérience étrange, à l'opposé du produit aseptisé, de la vraie musique vivante et passionnée.
En tout cas,
ce type est un génie.