La Huitième de Mahler à Bozar
Départ en
Thalys désormais
Eurostar pour Bruxelles, ce séjour me faisant encore une fois persister dans la détestation de cette ville que je trouve de plus en plus sale et laide, à commencer par la Gare du Midi, une des plus épouvantables d'Europe. Je loge d'ailleurs à deux pas de la gare et je pars en métro à
La Luna, un restaurant italien où j'allais souvent lorsque je visitais les banques belges et où j'adorais déguster des cervelles d'agneau. J'arrive devant le restaurant qui semble fermé alors qu'il est censé ouvrir à dix huit heures. Je téléphone. La voix reconnaissable de la tenancière m'apprends qu'elle vient de fermer définitivement son établissement. Le sentiment d'une page qui se tourne. Je lui dis mon bonheur à avoir été son client pendant toutes ces années, ma tristesse aussi, et je lui présente mes meilleurs vœux pour cette retraite bien méritée après quarante ans de bons et loyaux services. Je pars dîner à la
Taverne du passage où j'ai aussi mes habitudes depuis très longtemps.
Et puis je pars à pied pour
Bozar, cette salle de concert assez moyenne où je ne suis allé qu'une seule fois, pour un concert qui devait être dirigé par Claudio Abbado, avec Martha Argerich dans un concerto de Beethoven. Finalement, Abbado, malade (c'était quelques mois avant sa disparition), fut remplacé par Bernard Haitink, Argerich par Pirès, et Beethoven par Mozart.
Ce soir, la scène du
Bozar est archi comble avec l'orchestre de La Monnaie, renforcé par le
Belgium Philharmonic Orchestra, les Chœurs de La Monnaie en fond de scène, des chœurs d'enfants dans les loges de part et d'autre de la scène et même des cuivres un peu partout dans la salle. Pourtant, c'est une
Huitième un peu banale que j'ai entendue ce soir, avec un orchestre sommme toute moyen et, à part le formidable
Pater Ecstaticus de Christopher Maltman, des solistes pas vraiment au niveau d'une œuvre aussi exigeante.
Enormes applaudissements du public, qui auraient fait un plaisir immense à Mahler.
Je suis passé saluer Alain Altinoglu dans les labyrinthes des loges du
Bozar.