Claudio Abbado (1933-2014)
J'apprends ce matin la mort de Claudio Abbado avec une immense tristesse. Ce chef prodigieux m'a donné tellement de joie que je ne puis parvenir à imaginer que je ne l'entendrai plus jamais diriger. Il aura accompagné toute ma vie de concerts depuis mon arrivée à Paris. Je l'ai entendu pour la première fois en décembre 1980 au
Palais des Congrès dans un concert Bartók - Janacek - Moussorgsky avec l'
Orchestre de Paris et Salvatore Accardo. Je l'ai entendu à plusieurs reprises dans les années 80 à la tête du
London Symphony Orchestra qu'il dirigeait alors, plus souvent avec les
Berliner Philharmoniker à Londres (
Deuxième de Mahler), à Paris (Beethoven, Brahms et surtout Mahler (
Première,
Troisième,
Cinquième,
Sixième)) et bien sûr à Berlin (Mahler encore, avec l'extraordinaire
Neuvième de 1999, mais aussi tous ses retours réguliers à la
Philharmonie depuis une dizaine d'années. Le concert le plus extraordinaire, celui qui a sans aucun doute changé ma vie reste la
Neuvième de Mahler avec l'orchestre du
Festival de Lucerne (à Lucerne et à Paris) dont je garde encore aujourd'hui un souvenir ému et ébloui. Et puis il y a eu ce retour triomphal à la
Scala en octobre 2012 et ces quelques concerts avec le
Mahler Chamber Orchestra et l'
Orchestre Mozart.
Reposez en paix, cher Maestro (même si je sais que vous n'aimiez pas que l'on vous appelle ainsi), je ne vous oublierai jamais. Comme vous aviez raison, lorsque vous affirmiez que "
Sans la musique, le monde serait un endroit épouvantable".